Joseph Guy Marie Ropartz

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la musique ».

Compositeur français (Guingamp, Côtes-du-Nord, 1864 – Lanloup, Côtes-du-Nord, 1955).

Il commenca à travailler la musique tout en faisant ses études de droit. Obtenant sa licence à Rennes en 1885, il entra la même année au Conservatoire de Paris dans les classes de Dubois, de Massenet, puis dans celle de Franck, dont l'influence sur toute son œuvre restera fondamentale. Il se lia alors d'amitié avec Albéric Magnard et Vincent d'Indy, et fréquenta Chabrier, Fauré, Dukas, Duparc, Chausson, Messager. Il mena parallèlement des activités musicales et littéraires, publiant notamment les recueils Adagiettos (1888), Modes mineurs (1890), les Muances (1892) et, en collaboration avec L. Tiercelin, le Parnasse breton (1899), ainsi que les Notations artistiques (1891), récit de son voyage de Paris à Stockholm en passant par Bayreuth. En 1894, il devint directeur du conservatoire de Nancy, puis, en 1919, de celui de Strasbourg, ce qui l'amena à repenser les problèmes de l'enseignement musical et à jouer un rôle important dans la diffusion de la musique française contemporaine. En 1929, il se retira dans son manoir de Lanloup.

Les sources premières de son inspiration musicale furent sa foi religieuse (3 messes, un requiem, psaumes, motets, nombreuses pièces d'orgue), et sa Bretagne natale (les Landes, 1888 ; Dimanche breton, 1893 ; la Chasse du prince Arthur, 1912 ; le drame lyrique le Pays d'après l'Islandaise de Ch. Le Goffic, 1910). Il a également rassemblé des cantiques en langue bretonne (Kanovenno santel). Mais, dans ses œuvres, il préfère souvent recréer des thèmes folkloriques plutôt que de les citer. Par goût et par formation, il a privilégié des œuvres d'écriture complexe et d'architectonique savante (5 symphonies, 6 quatuors à cordes), ce qui a donné à sa musique une réputation d'aridité. Mais il apparaît aussi comme un miniaturiste de talent, en particulier dans ses nombreuses mélodies (les Heures propices, 1927).

Pénétré de l'esprit franckiste, il a su dégager sa propre personnalité en se montrant éclectique dans ses goûts, comme le prouve notamment son admiration pour Debussy. Après la mort d'Albéric Magnard, il orchestra deux actes de son opéra Guercœur.