Hans Richter

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la musique ».

Chef allemand d'origine austro-hongroise (Raab, auj. Györ, 1843 – Bayreuth 1916).

Né d'un père maître de chapelle et d'une mère cantatrice, Josephine Csazinsky (créatrice à Vienne du rôle de Vénus de Tannhäuser), il fait partie en 1853 du chœur de la chapelle royale de Vienne et fait ses études au Konvikt Löwenburg. Au conservatoire de Vienne (1860-1865), il apprend la composition (avec Simon Sechter) ainsi que le piano et le cor, instrument qu'il pratique de 1862 à 1866 au sein de l'orchestre du Théâtre de la Porte de Carinthie.

La rencontre à Lucerne de Wagner, chez qui il séjourne en 1866-67, est déterminante : chargé de la copie de la partition des Maîtres chanteurs pour une prochaine impression, il est nommé sur la recommandation du maître chef de chœurs puis chef d'orchestre adjoint de Hans von Bülow à l'opéra de Munich (1867-1869), avant de diriger les répétitions et la première à Bruxelles de Lohengrin (1870). Et c'est lui qui tient la partie de trompette lors de la première exécution à Tribschen de Siegfried-Idyll. Chef d'orchestre du Théâtre national de Budapest de 1871 à 1875, il est appelé à succéder à Dessoff à la tête de l'orchestre de l'opéra de Vienne en 1875. De 1875 à 1898, il dirige également les fameux Concerts philharmoniques et, de 1880 à 1890, la Gesellschaft der Musikfreunde. Wagner lui confie la direction de la première intégrale du Ring en 1876 à Bayreuth, où il dirigera régulièrement jusqu'en 1912, se retirant sur une magnifique exécution des Maîtres chanteurs.

À partir de 1877, il prend une part prépondérante dans la vie musicale britannique, y dirigeant les premiers festivals Wagner, et ses propres concerts de 1879 à 1897, devenant directeur musical du festival de Birmingham (1885-1909) et premier chef de l'orchestre Hallé de Manchester (1897-1911), enfin en dirigeant en 1909 au Covent Garden la première intégrale en anglais du Ring. Il vient également à Paris, où il interprète pour sa première visite la Neuvième de Beethoven.

Fervent wagnérien, Richter fut également un ardent propagandiste de la musique de Brahms et de celle de Bruckner (dont il a créé les symphonies no 1 ­ version viennoise ­, no 3 ­ version 1889 ­, nos 4 et 8), de Dvořák et d'Elgar (qui lui a dédié sa première symphonie). En revanche, il affichait le plus grand mépris pour la musique française.