Paul Sacher
Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la musique ».
Chef d'orchestre suisse (Bâle 1906 – id. 1999).
Il suit l'enseignement de Felix Weingartner au conservatoire de Bâle et de Karl Nef à l'université. Désireux de servir la musique préclassique comme la musique contemporaine, il fonde en 1926 l'Orchestre de chambre de Bâle et, deux ans plus tard, lui ajoute un chœur. À la tête de cet ensemble, il a créé plus de cent œuvres, dont un grand nombre de commandes : Musique pour cordes, célesta et percussion, Sonate pour deux pianos et percussion et Divertimento de Bartók, Die Harmonie der Welt de Hindemith, Deuxième et Quatrième Symphonies et la Danse des morts de Honegger, Petite Symphonie concertante de Frank Martin, Métamorphoses de Richard Strauss, Concerto en « ré » et A Sermon, A Narrative and A Prayer de Stravinski, la Passion grecque de Martinů, et des pages de Beck, Britten, Burckhardt, Fortner Henze, Malipiero, Tippett, Veress, etc. Il dirige également à partir de 1941 le Collegium musicum de Zurich.
Fervent mozartien, Sacher participe aux festivals de Lucerne (jouant les Sérénades), d'Édimbourg, de Glyndebourne (pour Idoménée) et d'Aix-en-Provence. Dès 1953, il complète son action en faveur de la musique ancienne en créant un Institut de recherche sur l'interprétation, la Schola cantorum basiliensis, intégrée en 1954 dans la Musikakademie de Bâle, qu'il dirige depuis 1969. Ses efforts parallèles en faveur de la musique contemporaine se sont concrétisés, au-delà de son mécénat, par des cours de composition et d'interprétation (assurés un temps par Pierre Boulez) et par d'importantes responsabilités au sein de la branche suisse de la S. I. M. C. et de l'Association des musiciens suisses. Il a acheté en 1983 l'ensemble des archives Stravinski à New York, et en 1986 a été inauguré à Bâle le bâtiment de la Fondation Paul-Sacher, qui abrite de très nombreuses archives.