Pérou
Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la musique ».
Les premiers témoignages de la vie musicale péruvienne remontent, comme pour les autres pays d'Amérique latine, au xvie siècle, et concernent surtout la musique religieuse, directement influencée par l'école espagnole. La cathédrale de Lima, en héritant des rites privilégiés de celle de Séville dans le domaine de la polyphonie vocale, devint rapidement l'un des grands centres de la culture musicale religieuse. Le premier compositeur péruvien connu est José de Orejón y Aparicio (1706-1765), organiste et maître de chapelle, dont les messes, cantates et passions attestent une grande noblesse d'inspiration.
L'évolution fut cependant assez lente au Pérou, malgré un courant de nationalisme musical, dont José Bernardo Alzedo (1788-1878), auteur de 3 messes solennelles et de la Passion pour le dimanche des Rameaux, puis José Maria Valle Riestra (1859-1925) et Daniel Alomia Robles (1871-1942) ont été les promoteurs.
L'Académie nationale de musique n'a été fondée qu'au début du xxe siècle, et c'est grâce à l'activité de son directeur, Federico Gerdes, que les grandes symphonies classiques ont été entendues, pour la première fois, à Lima. Entre les deux guerres, la vie musicale s'est notablement développée, et la plupart des compositeurs ont eu le souci d'incorporer aux structures européennes les mélodies traditionnelles du folklore inca. Citons Ernesto Lopez Maindreau, auteur des opéras Nueva Castilla et Francisco Pizarro, Pablo Chavez Aguilar, Alfonso de Silva et surtout Theodore Malcarcel (1900-1942), dont le ballet Sacsahaman est l'une des œuvres les plus populaires au Pérou. Les compositeurs de la jeune génération, indifférents à cette esthétique relevant du folklore, admettent les techniques sérielles (César Bolanos, Celso Garnja Lecca, Olga Pozzi Escot, Luis Iturrizaga) et la musique concrète (Enrique Pinilla, Leopoldo la Rosa).