Per Nørgård

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la musique ».

Compositeur danois (Copenhague 1932).

Après des études dirigées par V. Holmboe et F. Høffding à Copenhague puis par N. Boulanger à Paris, il fit, très tôt, preuve d'une incontestable personnalité et ses premières œuvres (Sonate pour piano no 1, 1952, rév. 1956 ; Sinfonia austera, 1954 ; Triptychon, 1957, et surtout la 2e Sonate pour piano, 1957, et Constellations pour 12 cordes, 1958) se caractérisent par la densité de l'écriture et du rythme. Dans les années 60, son style s'épure et la canalisation de ses recherches et de ses idées produit des œuvres d'une grande intensité comme Fragment VI (1959-1961), l'oratorio Dommen (« Le jugement », 1962), l'opéra Labyrinten (1963) et le ballet Den unge mand skal giftes (1964). On peut considérer que Nørgård atteint une maîtrise totale de son système d'écriture à la fin des années 60 et presque toutes les œuvres qu'il écrit alors témoignent non seulement de la possession de son langage mais de la force de l'expression. En 1967 et 1968 il compose une trilogie orchestrale : Iris, Luna et Voyage à travers l'écran d'or qui établit la base de son langage, sans qu'il y ait d'ailleurs rupture avec ses œuvres précédentes. Viennent ensuite la 2e symphonie (1970), l'opéra-épopée Gilgamesh, en 6 jours et 7 nuits (1971), la 3e Symphonie (1973-1976), Nova Genitura (1975), Seadrift (1978), la 4e Symphonie (1981), la 5e Symphonie (1990).

Per Nørgård s'est lui-même considéré, dans les années 50, comme un compositeur « nordique » ; il réunit, en fait, une double tendance non contradictoire : la première est d'essence spirituelle et fait appel aux sources de l'existence, à l'appartenance de l'homme à un monde cosmique, à la spiritualité ; la seconde se réfère aux réalités mathématiques, au nombre d'or, aux séries numérales, à l'expérimentation sonore, à l'analyse des phénomènes naturels, physiques ou chimiques.

Il est la plus forte personnalité que le Danemark ait connue depuis C. Nielsen.