Moulinié ou Moulinier ou Molinié

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la musique ».

Famille de musiciens français.

Antoine, chanteur (Languedoc, fin du xvie s. – Paris 1655). Il devint, en qualité de basse-contre, « chanteur ordinaire de la chambre du Roy » en 1619, et « officier de musique de la Reyne » en 1634. Il jouit, jusqu'à sa mort, d'une très grande renommée à la cour, ce qui lui permit d'aider son frère au début de sa carrière.

Étienne, chanteur et compositeur, (Languedoc v. 1600 – id. apr. 1669). Frère cadet du précédent, il est d'abord enfant de chœur à la cathédrale de Narbonne, puis, en 1624, rejoint son frère aîné à Paris. En 1628, il obtient le poste de « maître de la musique » de Gaston d'Orléans, frère du roi Louis XIII, qu'il conserve jusqu'à la mort de son maître (1660). Il est en outre, de 1634 à 1649, maître de musique de sa fille, Mlle de Montpensier. Enfin, il est nommé en 1661 « maître de musique des Estats du Languedoc », position qu'il occupera jusqu'à sa mort. Ces différents postes ne l'empêchent pas de mener une vie très active, enseignant, voyageant, dirigeant et composant beaucoup. Il est l'auteur d'un grand nombre d'airs de cour (cinq livres avec tablature de luth et cinq livres à 4 et 5 parties), parmi lesquels se trouve sa musique de ballet (Ballet du monde renversé, Ballet de Mademoiselle : les Quatre Monarchies chrétiennes…) d'une Missa pro defunctis à 5 voix et de pièces sacrées contenues dans les Meslanges de sujets chrétiens, cantiques, litanies et motets, de 2 à 5 voix avec basse continue.

Ses airs sont traditionnels, le plus souvent assez simples et syllabiques, mais parfois d'une grande richesse mélodique et rythmique, en particulier ses airs espagnols et italiens. Ils eurent un immense succès à l'époque et subirent différentes adaptations, y compris à l'étranger. Ils servirent même de matériel thématique à quelques chants sacrés (dans la Despouille d'Égypte, 1629, et la Philomèle séraphique, 1632). Son style est assez différent dans sa musique sacrée. Alors que sa Missa pro defunctis est plutôt sobre et d'une facture archaïque typique des messes du xviie siècle, ses motets, par contre, représentent un changement dans son écriture puisqu'il y utilise le style concertant et la basse continue.