Marcello

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la musique ».

Famille de musiciens italiens.

Allessandro, compositeur (Venise 1684 – id. 1750). Esprit éclairé, il s'adonnait également aux mathématiques et à la philosophie. Membre de l'académie des Arcadiens à Rome, il avait choisi le surnom de Eterico Stinfalico. Il donnait ses propres compositions lors de réunions hebdomadaires dans sa demeure. Son œuvre comporte des cantates pour soprano et basse continue (1708), des sonates pour violon et basse continue (1708) ainsi que des recueils de concertos dont les Concerti à 5, publiés à Amsterdam (1716). Son œuvre la plus connue demeure le Concerto pour hautbois et cordes en mineur, transcrit par Bach pour clavecin.

Benedetto, compositeur (Venise 1686 – Brescia 1739). Frère du précédent, il fut l'élève d'Antonio Lotti pour la composition, mais se consacra d'abord au violon et au chant. Il fut d'ailleurs le professeur de Faustina Bordoni, une des plus illustres cantatrices de l'époque. De famille noble, et très cultivé, ce « nobile Veneto » mena de front la musique et une carrière d'avocat qui le conduisit à être juge au tribunal de la Seingurie de Venise, puis membre du Conseil des Quarante (1716) avant de devenir Provediteur de la République de Pola (1730-1738).

Marcello fut aussi homme de lettres et publia des ouvrages parmi lesquels il convient de citer surtout une satire des milieux théâtraux de l'époque, Il Teatro all moda (1720), qui eut un grand succès. Ses œuvres musicales, savantes et de haute qualité, tant instrumentales que vocales, sont caractéristiques du baroque italien à son apogée. Les douze Concerti a cinque (1708) témoignent d'une grande sensibilité et comptent parmi les meilleurs exemples du genre. Mais son œuvre maîtresse reste les cinquante paraphrases des Psaumes de David sur des textes italiens de G. A. Giustiniani, conçus pour une à quatre voix avec l'accompagnement de la basse continue, et intitulés Estro poetico armonico (Venise, 1724-1726). Les préfaces de ces six volumes sont également intéressantes. Marcello fut actif aussi dans le domaine de l'oratorio (Giuditta, 1709, sans doute perdu ; Gioàz, 1726 ; Il Trionfo della poesia e della musica, 1733). En outre, il laissa des messes et des œuvres spirituelles. Pour le théâtre, il composa l'opéra La Fede riconosciuta (1707), perdu et d'authenticité douteuse, et la pastorale Calisto in Orsa (id., 1725). Sa musique de chambre comporte des sonates pour clavecin, pour flûte et basse continue, des cantates, ainsi que des Canzoni madrigalesche e arie per camera (1717).