Carl Ditters von Dittersdorf

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la musique ».

Violoniste et compositeur autrichien (Vienne 1739 – château de Rothlhotta, Bohême, 1799).

À douze ans, il entra comme page et violoniste au service du prince von Sachsen-Hildburghausen, qui veilla sur son éducation et le confia, pour ses études de composition, à Giuseppe Bonno. Par l'intermédiaire du prince, Dittersdorf ­ qui s'appelait toujours Ditters, ne devant être anobli qu'en 1773 ­ obtint un poste dans l'orchestre de la cour de Vienne. En 1763, il effectua avec Gluck un voyage à Bologne, et, de 1765 à 1769, occupa comme successeur de Michael Haydn les fonctions de maître de chapelle de l'évêque de Grosswardein en Hongrie (aujourd'hui Oradea en Roumanie) : il écrivit en ce lieu des symphonies, des concertos pour violon, et son premier opéra, Amore in musica (1767). Il entra ensuite à Johannisberg, non seulement comme musicien mais comme titulaire de plusieurs emplois administratifs importants, au service du comte Schaffgotsch, prince-évêque de Breslau. Se trouvant à la tête d'un théâtre, il composa là plusieurs opéras parmi lesquels Il Finto Pazzo per amore (v. 1775). Il fit au cours de ces années plusieurs séjours à Vienne, et y fréquenta Haydn et Mozart, participant comme violoniste aux premières auditions privées des quatuors de Mozart dédiés à Haydn. Écrits dans un style agréable et vif, ses nombreux concertos, ses symphonies (dont vers 1783 un cycle sur les Métamorphoses d'Ovide), ses ouvrages de musique de chambre (dont six quatuors à cordes datés de 1787-1788), firent de lui un des auteurs les plus prisés de l'époque. On lui doit aussi des oratorios, dont Esther (Vienne, 1773), et beaucoup d'opéras italiens ou allemands dont l'un, Doktor und Apotheker (Docteur et Apothicaire, Vienne, 1786), devait survivre jusqu'à nos jours après avoir éclipsé pour un temps le Figaro de Mozart, créé quelques semaines auparavant. Certaines de ses pages instrumentales furent attribuées à Haydn. Mais il mourut dans la misère et à peu près oublié deux jours après avoir achevé de dicter ses Mémoires.

Karl Ditters von Dittersdorf, Symphonie en ré majeur (finale, vivace)
Karl Ditters von Dittersdorf, Symphonie en ré majeur (finale, vivace)