Jean-Michel Damase

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la musique ».

Compositeur, pianiste et chef d'orchestre français (Bordeaux 1928).

Il commence ses études de solfège au cours Samuel-Rousseau et compose, à neuf ans, une mélodie, le Rouge-Gorge, sur un poème de Colette. Élève de Cortot à douze ans, il entre l'année suivante au Conservatoire de Paris, dans la classe d'A. Ferté, et obtient son premier prix de piano en 1943. Il étudie l'harmonie avec M. Dupré et la composition avec H. Busser. En 1947, il reçoit le premier grand prix de Rome pour sa cantate Et la belle se réveilla, puis le grand prix de la Ville de Paris en 1959. Il entame, dès l'âge de dix-sept ans, une carrière de pianiste (Europe, États-Unis, Amérique latine), puis s'oriente vers celle de chef d'orchestre, notamment au bénéfice de la Compagnie chorégraphique du marquis de Cuevas. De 1961 à 1964, il enseigne le piano à l'École normale de musique de Paris.

Compositeur fécond, aimant la mélodie gracieuse, l'orchestration raffinée, Damase s'est révélé un musicien indépendant, tout en conservant l'attachement à la tonalité et en s'affirmant comme un héritier des traditions classiques de la musique française. S'il a écrit de nombreuses œuvres vocales (mélodies, chœurs) et de la musique de chambre pour divers effectifs (duos, trios, quintettes), il s'est aussi beaucoup intéressé à la musique de théâtre et en particulier au ballet (Piège de lumière, 1952 ; le Prince du désert, 1955 ; Othello, 1957). Son œuvre lyrique, renouant avec les traditions de l'opéra-comique, s'est aisément imposée. Sa Colombe, d'après Anouilh, créée au festival de Bordeaux en 1961, a révélé une poésie élégante, une écriture délicate et une instrumentation subtile. Son Héritière, dans un tout autre esprit, a confirmé ces qualités au Grand-Théâtre de Nancy en 1974.