théâtre des Champs-Élysées

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la musique ».

Théâtre parisien de 2 100 places qui aurait dû être construit sur les Champs-Élysées mais qui le fut avenue Montaigne tout en conservant sa dénomination d'origine.

Son promoteur, Gabriel Astruc, plaça d'emblée sa programmation sous le signe de l'avant-garde : lors du concert inaugural, le 2 avril 1913, Saint-Saëns, Dukas, Debussy et d'Indy dirigèrent eux-mêmes leurs œuvres. Le lendemain, la première représentation lyrique fut consacrée à Benvenuto Cellini de Berlioz (direction Weingartner), et le 15 mai y eut lieu la création mondiale de Jeux de Debussy, suivie le 29 mai par celle du Sacre du printemps de Stravinski. Le premier semestre 1914 vit la première parisienne de la version originale de Tristan et les premières françaises de celle des Maîtres chanteurs et de Parsifal. L'opéra ne réapparut au Théâtre des Champs-Élysées qu'en 1922 (représentations wagnériennes en italien), avec notamment, dans les années suivantes, la création de la version scénique du Roi David de Honegger (1924) et les visites de l'Opéra de Vienne (1924) et de Berlin (1937). Parallèlement furent donnés de très nombreux concerts symphoniques. Après 1945, le Théâtre des Champs-Élysées est resté un des hauts lieux de la vie musicale parisienne. Il a accueilli de très nombreux concerts de la radio, ainsi que d'innombrables orchestres tant français qu'étrangers, et vu en 1952, dans le cadre du festival « l'Œuvre du xxe siècle », la création française de Wozzeck d'Alban Berg. Cette politique d'accueil a été poursuivie et approfondie par ses deux derniers directeurs, Georges-François Hirsch (1984) et Alain Durel (depuis 1990).