Franz Adolf Berwald
Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la musique ».
Compositeur suédois (Stockholm 1796 – id. 1868).
Il apprit le violon avec son père, d'origine allemande, qui était violoniste de l'orchestre de la cour. Mais son éducation musicale fut par ailleurs assez négligée et il ne reçut aucune instruction pour la composition et l'harmonie. Il commença cependant très tôt à donner des concerts et à composer et, en 1812, il devint violoniste de la chapelle royale. Il conserva cette fonction jusqu'à son départ pour Berlin (1829). Dans cette ville, il se lia d'amitié avec Mendelssohn et Zelter. En 1841, il se rendit à Vienne, où plusieurs de ses compositions furent données avec succès. Il y composa un opéra, Estrella de Soria, créé plus tard à Stockholm en 1862. Après d'autres voyages au cours desquels il visita Paris, Salzbourg, Vienne, Berwald rentra définitivement en Suède (1849). Quelques années plus tard, il devint membre de l'Académie royale de musique (1864) et professeur de composition au conservatoire de Stockholm (1867).
L'œuvre de Berwald, quoique peu abondante et peu estimée en Suède de son vivant, est d'une originalité certaine. Né un an avant Schubert, mort un an avant Berlioz, le compositeur rappelle tantôt ce dernier, tantôt Schumann, avec une écriture d'un grand pouvoir évocateur, mais aussi avec une concision, voire un côté abrupt qui lui sont très particuliers. Il s'y mêle enfin un certain classicisme et des traits sinon nationaux, du moins scandinaves. Berwald a écrit une symphonie de jeunesse détruite et quatre de maturité (dont une Symphonie sérieuse, une Symphonie capricieuse et une Symphonie singulière, etc.), 5 poèmes symphoniques (Jeu d'elfes, Souvenir des Alpes norvégiennes, etc.) tous composés en 1841 et 1842, avant ceux de Liszt, des ouvertures, de la musique de chambre (trios avec piano, quatuors à cordes, quintettes), quelques concertos (piano, violon) et deux opéras : Estrella de Soria (1841) et la Reine de Golconde, représenté seulement en 1968 pour le centenaire de sa mort.