terreur nocturne
Cet article est extrait de l'ouvrage « Larousse Médical ».
Trouble du sommeil de l'enfant se manifestant par un cri ou par des pleurs perçants, accompagnés de signes d'angoisse majeure.
Contrairement au cauchemar, qui se produit durant le sommeil paradoxal (au cours duquel se forment les rêves), la terreur nocturne intervient pendant le sommeil lent profond (sommeil à ondes lentes), qui est, en principe, celui de la première partie de la nuit.
Fréquence
Ce trouble touche environ 3 % des enfants (contre moins de 1 % des adultes). Plus fréquent chez le garçon que chez la fille, il survient de préférence entre 4 et 12 ans, et peut se retrouver chez plusieurs membres d'une même famille.
Causes
La terreur nocturne est une parasomnie (comportement anormal pendant le sommeil) et, à ce titre, traduit une activité anormale du système nerveux central, par l'intermédiaire du système musculaire squelettique ou du système nerveux végétatif. Son mécanisme, mal connu, met en cause l'immaturité des systèmes d'éveil.
On peut cependant rechercher une cause aggravante telle qu'une maladie infectieuse, une prise médicamenteuse ou un facteur psychologique (conflits affectifs avec l'entourage, par exemple).
Signes
L'enfant se dresse brusquement sur son lit, 2 à 3 heures après le coucher, en proie à une peur intense. Ses yeux, grands ouverts, ont un aspect « vitreux ». Son corps est parcouru de tremblements et couvert de sueur. Il marmonne quelques mots, pleure ou crie. En général, il ne reconnaît ni ses parents ni son entourage et se montre incapable de préciser la cause de son épouvante. La durée de l'épisode, variable, peut aller jusqu'à une vingtaine de minutes. L'enfant finit par se rendormir. Au réveil, il aura le plus souvent tout oublié.
La terreur nocturne s'accompagne parfois d'une forme de somnambulisme, appelée « somnambulisme terreur », qui se manifeste par une déambulation pouvant associer un réflexe de fuite ou de lutte si le sujet est contraint ou maintenu par une tierce personne. De tels comportements risquent d'être à l'origine d'accidents (chute dans un escalier, passage au travers d'une porte vitrée, etc.). En règle générale, il ne faut pas tenter de réveiller un enfant lors d'un accès de somnambulisme ou de terreur nocturne.
Évolution et traitement
Comme pour le somnambulisme, l'évolution est en général favorable, les terreurs nocturnes tendant à disparaître spontanément et persistant rarement à l'adolescence.
Il n'y a pas de traitement spécifique. La conduite appropriée consiste à empêcher l'enfant de se blesser lors des accès. Le traitement médicamenteux (benzodiazépines, antidépresseurs) est réservé aux cas graves par leur fréquence et leur intensité.