psychose de l'enfant ou psychose infantile

Cet article est extrait de l'ouvrage « Larousse Médical ».

Trouble mental empêchant l'enfant de reconnaître la réalité pour ce qu'elle est et de devenir autonome.

Causes

Elles restent discutées : perturbation précoce de la relation mère-enfant (l'enfant ne pouvant acquérir une identité stable et restant « fusionné » avec la mère), troubles de la maturation cérébrale (souffrance fœtale pendant l'accouchement, maladie métabolique [phénylcétonurie] ou génétique), etc.

Symptômes et signes

Dans tous les cas, l'intelligence de l'enfant psychotique est normale, mais il ne s'en sert pas d'une façon pragmatique. Il supporte très mal le changement, a une attitude de retrait, des jeux stéréotypés (faire tourner un cerceau avec un bâton, lancer une balle contre un mur), un retard de langage, une altération de l'image de soi et d'autrui. Ces symptômes varient selon le degré de développement de l'enfant.

Les psychoses précoces surviennent avant l'âge de 3-4 ans. On distingue les psychoses autistiques, dans lesquelles, bien que ses fonctions psychomotrices soient normales, l'enfant semble passif, indifférent à la réalité, et les psychoses déficitaires, où l'évolution des fonctions psychomotrices semble anarchique (progression normale dans un domaine, retard ou régression dans un autre), de telle sorte qu'on a pu parler à leur égard de « dysharmonie évolutive ».

Les psychoses de la phase de latence, ou psychoses à expression tardive, affectent les enfants âgés de 8 à 12 ans (avant la puberté). Elles se traduisent souvent par une anxiété, un refus scolaire, un apragmatisme (incapacité d'agir), des troubles du comportement (relation inadéquate aux gens et aux objets), des symptômes pseudonévrotiques (obsessions, phobies), une vie fantasmatique pauvre ou envahissant le réel. Des hallucinations et des accès délirants surviennent parfois.

Traitement

Il dépend des informations recueillies auprès de l’enfant, de son entourage familial, scolaire ou récréatif. Il associe la psychothérapie (incluant la participation d'un ou de plusieurs membres de la famille), la rééducation (orthophonie, jeu), une chimiothérapie légère et transitoire en cas d'agitation, d'anxiété ou d'insomnie. L'hospitalisation en milieu spécialisé dépend de la gravité des troubles et des possibilités du milieu familial. Le pronostic est très variable ; souvent, surtout lorsque les troubles sont dépistés suffisamment tôt, l'enfant rattrape bien son retard, surtout intellectuel.