perfusion

Cet article est extrait de l'ouvrage « Larousse Médical ».

Procédé permettant l'injection lente et continue de liquide dans la circulation sanguine, habituellement dans une veine.

Les perfusions veineuses permettent l'administration de médicaments, de solutions électrolytiques (sodium, potassium, etc.) et/ou glucosées, salées ou bicarbonatées, de dérivés du sang ou de produits de nutrition artificielle (à base de glucides, de lipides et d'acides aminés). Elles sont indispensables quand la voie orale et le tube digestif ne peuvent être utilisés.

Différents types de perfusion

La perfusion veineuse périphérique est habituellement assurée par ponction d'une veine superficielle de l'avant-bras.

La perfusion veineuse centrale, qui se fait grâce à un long cathéter poussé par voie veineuse périphérique jusque dans une grosse veine proche du cœur, permet la perfusion de volumes plus importants et peut être maintenue jusqu'à plusieurs semaines ou plusieurs mois.

La perfusion des vaisseaux ombilicaux peut se pratiquer chez le nouveau-né pendant 6 à 8 jours.

La perfusion des veines superficielles du cuir chevelu est employée aussi bien chez le nourrisson que chez le nouveau-né.

Matériel

Le matériel de perfusion se compose d'une tubulure plus ou moins complexe, porteuse parfois d'un robinet à 3 voies (ou d'une rampe de robinets permettant des raccords multiples et la perfusion simultanée de produits différents) ; celle-ci relie le flacon ou la seringue à perfuser à un matériel d'accès vasculaire qui varie selon le type de perfusion, son siège, la durée pendant laquelle elle doit rester en place et les besoins du malade : aiguille métallique ou cathéter court en plastique pour les perfusions veineuses périphériques, habituellement de courte durée ; cathéter long pour les perfusions centrales ; certains cathéters longs, dits implantables, sont accessibles de façon intermittente par ponction d'un réservoir sous-cutané, permettant ainsi au patient de conserver une autonomie totale entre deux perfusions (ils sont particulièrement adaptés aux traitements par chimiothérapie). Le débit de perfusion est assuré par gravité et réglé au « goutte à goutte ». Il existe aussi des perfuseurs automatiques, qui permettent de mieux contrôler les volumes administrés et les durées de perfusion.

Mise en place et entretien

La mise en place d'une perfusion veineuse périphérique doit être parfaitement aseptique, après pose d'un garrot et antisepsie de la peau. Le matériel d'accès vasculaire est recouvert d'un pansement stérile. Les perfusions centrales doivent être posées en respectant les règles d'asepsie chirurgicale. Les pansements, refaits à intervalles réguliers, sont remplacés dès qu'ils sont souillés ou décollés. Les tubulures d'accès doivent être changées toutes les 24 ou 48 heures. Ces manipulations, le changement de flacon et l'administration de médicaments par la tubulure de perfusion doivent être faits avec de grandes précautions d'asepsie.

Complications

Les complications locales constituent le principal risque des perfusions. L'inflammation se traduit par des douleurs et une rougeur autour du point de ponction et sur le trajet de la veine, parfois par un œdème. La perfusion doit alors être retirée, car elle risque de se compliquer de thrombose veineuse (formation d'un caillot) et/ou d'infection. L'infection est la plus grave complication à redouter ; elle peut être due à la rupture de la barrière cutanée, à la présence d'un corps étranger dans la veine ou aux manipulations de la ligne veineuse. Au pire, elle peut provoquer une septicémie. Les septicémies à staphylocoque sont les plus fréquentes. La prévention de ces complications consiste à réserver les perfusions aux cas où elles sont indispensables, à réduire leur durée autant que possible et à respecter les règles d'asepsie. Le débit de la perfusion doit être vérifié plusieurs fois par jour ; en outre, une surveillance quotidienne de l'état du patient sous perfusion est nécessaire.