maladie de Crohn
Cet article est extrait de l'ouvrage « Larousse Médical ».
Maladie inflammatoire chronique de l'intestin d'origine inconnue.
La maladie de Crohn, qui atteint entre 15 et 20 personnes sur 100 000, se rencontre à tout âge, mais surtout chez l'adolescent, l'adulte jeune et les sujets de plus de 60 ans. Elle évolue par poussées successives et lèse des segments de l'intestin avec une prédilection pour l'iléon (intestin grêle terminal), le côlon et l'anus. Cependant, tous les segments du tube digestif, de la bouche à l'anus, peuvent être atteints. Les lésions comportent un épaississement de la paroi et des ulcérations.
Symptômes et diagnostic
La maladie se révèle le plus souvent par une diarrhée aiguë ou chronique avec perte de l'appétit, amaigrissement et anémie. Elle se complique de fistules et, parfois, d'abcès siégeant en général à l'anus, d'occlusions intestinales et de fistules internes. Elle peut s'associer à d'autres maladies inflammatoires comme une uvéite (inflammation oculaire sévère) ou une spondylarthropathie (affection inflammatoire chronique caractérisée par une atteinte articulaire vertébrale). Directement ou indirectement, la maladie retentit sur d’autres organes.
Le diagnostic repose sur l'examen clinique, qui révèle une distension abdominale douloureuse et permet parfois de percevoir des masses dans l’abdomen, ainsi que sur des examens biologiques et morphologiques (radiographies intestinales, coloscopie, scanner) permettant de constater l'épaississement de la paroi intestinale, avec la présence d'ulcérations.
Évolution et complications
L’évolution est faite d’une succession de poussées et d’accalmies (rémissions). Il n’y a jamais de guérison définitive. Les complications sont nombreuses : occlusions intestinales, hémorragies, fistules à la peau ou entre plusieurs organes de l’abdomen. Le retentissement général est important : dénutrition, retard de croissance chez les enfants, déminéralisation osseuse avec des risques de fracture, complications thromboemboliques (phlébites, embolies pulmonaires).
Traitement
Le traitement est complexe. Les formes légères répondent bien aux dérivés salicylés. Dans les formes moyennes, la corticothérapie (traitement par des corticostéroïdes) est inévitable. Elle est efficace mais comporte de nombreux inconvénients et doit être relayée très rapidement par des immunosuppresseurs : azathioprine ou méthotrexate. Si ces traitements échouent, on recourt aux médicaments antagonistes du TNF (tumor necrosis factor) qui s’administrent par perfusions espacées de plusieurs semaines. Le traitement dure plusieurs années.
La chirurgie est un recours indispensable en cas d’occlusion de perforation ou d’hémorragie. Cependant il faut être très économe d’actes chirurgicaux car la maladie récidive dans 75 % des cas après l’intervention.
Alimentation
La diète complète, avec alimentation par voie veineuse, stoppe la maladie dans les formes graves. Lors des poussées habituelles, on recommande un régime pauvre en résidus. En dehors de ces cas, l’alimentation doit être normale.
Voir : spondylarthropathie.