lugol
Cet article est extrait de l'ouvrage « Larousse Médical ».
Solution aqueuse d'iode et d'iodure de potassium concentrée à 1 % d’iode pour 100 g de solution.
En endocrinologie, le lugol est utilisé en raison de l'affinité de l'iode pour le tissu de la glande thyroïde. À forte dose, l'iode inhibe la sécrétion des hormones thyroïdiennes. Il est donc employé dans le traitement des hyperthyroïdies, associé aux médicaments antithyroïdiens de synthèse. Il est aussi utile dans les soins précédant l'opération d'un goitre, car il diminue la vascularisation de la thyroïde. Le lugol sert également dans la protection contre la radioactivité en cas d'accident nucléaire (il sature la thyroïde et empêche ainsi les radioéléments de venir se fixer sur elle) et, beaucoup plus couramment, dans certains examens utilisant des radioéléments comme l'iode radioactif (scintigraphie surrénalienne).
En gynécologie, le test au lugol, ou test de Schiller, est un examen permettant de vérifier la présence d'une anomalie cellulaire (dysplasie) prédisposant au cancer du col de l'utérus. Il est indolore et pratiqué par le gynécologue en cabinet. Après introduction d'un spéculum dans le vagin, le col utérin est badigeonné avec un tampon imbibé de lugol. Le col de l'utérus est tapissé d'un épithélium riche en glycogène (dérivé du glucose) : au contact de l'iode, les granulations de glycogène prennent une teinte acajou, la coloration étant d'autant plus marquée que les granulations sont plus nombreuses ; un épithélium anormal prend mal la couleur et révèle des zones non colorées dites iodonégatives. À l'examen, le contour de ces taches révèle une variation brusque de structure de l'épithélium, qui traduit des anomalies cellulaires.
Dans ce cas, il est nécessaire de pratiquer une biopsie à l'endroit exact où l'anomalie a été constatée.