blennorragie ou gonococcie

Cet article est extrait de l'ouvrage « Larousse Médical ».

Infection sexuellement transmissible (I.S.T.), due à la bactérie Neisseria gonorrhœæ.

Neisseria gonorrhœæ est un coque à Gram négatif. La blennorragie, ou « chaude-pisse », est la plus ancienne des maladies vénériennes connues et se transmet lors de rapports génitaux ou anaux, plus rarement lors de rapports oro-génitaux, et peut se transmettre à l’enfant lors de l’accouchement. En France, c’est la 2e cause d’urétrite après Chlamydia trachomatis.

Symptômes et signes

L’incubation est courte, de 4 à 6 jours en moyenne, mais peut être plus longue en cas d’antibiothérapie préalable.

Chez l'homme, l’infection se manifeste, dans plus de 90 % des cas, par une urétrite aiguë (inflammation de l’urètre). Elle se caractérise par un écoulement purulent, jaunâtre, accompagné de brûlures à la miction. Elle peut se compliquer d’une atteinte de la prostate (prostatite), de l’épididyme, ou du testicule (orchite) en l’absence de traitement adapté.

Chez la femme, les symptômes sont souvent absents ou frustres, se limitant à un écoulement discret. Les complications locales sont possibles, mais c’est surtout l’extension vers le haut appareil génital (endométrite, salpingite, pelvi-péritonite) qui fait la gravité de cette infection. Elles peuvent entraîner une stérilité secondaire.

Les formes extra-génitales sont communes aux deux sexes mais sont plus fréquentes chez les homosexuels masculins : atteintes ano-rectales, atteintes pharyngées, mais aussi conjonctivites chez le nouveau-né. La diffusion septicémique, plus fréquente chez la femme, peut se manifester par des douleurs articulaires et des localisations cutanées.

Diagnostic

Le diagnostic est fait par le prélèvement, à l’aide d’un écouvillon, au niveau de l’urètre chez l’homme et au niveau de l’urètre ou du col utérin chez la femme. Un écouvillonnage anal et/ou pharyngé permet le diagnostic des formes anales ou pharyngées. Le laboratoire identifie les bactéries, des coccis à Gram négatif en forme de « grain de café ». La culture est indispensable pour confirmer le diagnostic et surtout pour établir un antibiogramme.

Traitement

La blennorragie est efficacement traitée par un antibiotique administré à dose unique. C’est le traitement-minute qui interrompt rapidement la contagiosité. Le gonocoque est souvent résistant aux pénicillines et aux tétracyclines, et de plus en plus aux fluoroquinolones. L’antibiogramme est donc indispensable. Le traitement comporte une céphalosporine, un aminoside ou une fluoroquinolone. En cas de forme extra-génitale ou compliquée, le traitement est prolongé plusieurs jours (au moins 5 jours dans les formes rectales ou oropharyngées et 15 jours pour les septicémies). Le sujet atteint doit s’abstenir de tout rapport sexuel pendant les soins et ses partenaires doivent être informés et traités préventivement.

Voir : maladie sexuellement transmissible.