néoréalisme
Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire mondial des littératures ».
Mouvement littéraire italien.
Il apparaît au lendemain de la Seconde Guerre mondiale en signe d'opposition à la littérature d'évasion, florissante pendant le fascisme. Le terme de néoréalisme ne s'est d'ailleurs appliqué à la littérature qu'a posteriori, par analogie avec le cinéma de cette même époque (Rossellini, De Sica) : d'où l'imprécision de ses connotations tour à tour et simultanément chronologiques, politiques et stylistiques. Même si certains voient dans le Moravia des Indifférents (1929) le précurseur de l'écriture néoréaliste, on considère que Pavese, Calvino, Pratolini ainsi que Vittorini sont les chefs de file du néoréalisme italien. Force est de constater que chacun d'eux en renvoie une conception différente : véritable mouvement, à la fois politique et littéraire, avec Vittorini, qui tente d'organiser au sein du Politecnico une réponse des intellectuels à la crise de l'après-guerre ; simple moment historique avec Pavese qui en exprime plus durablement les contradictions intériorisées ; Calvino, lui, en extraie les ambiguïtés politiques, le temps d'un seul récit (le Sentier des nids d'araignée, 1947). Alors que Vittorini et Pavese ont le regard tourné vers le roman américain, Pratolini, lui, renoue avec les ascendances françaises de toute une tradition vériste, à travers le populisme d'un Charles-Louis Philippe.
Pour en savoir plus, voir l'article néoréalisme [cinéma].