marinisme
Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire mondial des littératures ».
Mouvement poétique italien fondé sur l'imitation de Giambattista Marino (1569-1625). Désignant, avec des connotations purement négatives, notamment au xixe s., l'ensemble de la poésie italienne du xviie s., voire toute écriture baroque, il finit ainsi par devenir synonyme de « seicentismo » et de « concettismo ». Dans une perspective plus critique, le terme a récemment subi une nouvelle extension à travers la tentative de forger une définition sociologique du marinisme, liée au « public » et au « succès » de la carrière de Marino et de sa poétique de la « merveille ». L'art de Marino, en effet, a marqué aussi bien l'écriture de ses admirateurs les plus proches, comme Girolamo Preti ou Claudio Achillini, que celle du plus farouche de ses adversaires, Tommaso Stigliani. Si l'on excepte Tommaso Campanella, que son génie visionnaire place au-dessus des genres, et le courant pétrarquisant, qu'illustre notamment Gabriello Chiabrera, toute la production poétique italienne de l'époque baroque peut être ainsi qualifiée de mariniste. Au-delà de leurs différences propres et de la variété de leurs conditions, il est également possible de réunir ces poètes, moins par ce qu'ils doivent à Marino que par ce qui les en distingue : une originalité thématique, un goût exacerbé du bizarre dans ses manifestations les plus quotidiennes, la passion de l'actualité (machines, architectures et catastrophes naturelles) et d'infinies variations sur le thème de la beauté paradoxale (« la belle édentée », « la belle boiteuse » et autres « belles pouilleuses »).