livres des Rois
Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire mondial des littératures ».
Le titre est lié à son objet, les règnes des rois David et Salomon ainsi que ceux des rois de Juda et d'Israël jusqu'à l'exil à Babylone. L'ouvrage se présente comme une série de biographies royales, dont la plupart sont coulées dans le même moule : une présentation (origine, synchronisme, âge lors de l'avènement, appréciation du règne, favorable ou défavorable) ; une conclusion (renvoi aux sources, mort, sépulture, indication du successeur). Les limites de ce cadre ne sont pas toujours respectées. C'est ainsi qu'elles sont largement débordées par l'insertion de deux grands ensembles narratifs qui couvrent plusieurs règnes : le cycle d'Élie (I Rois, XVII – II Rois, I) et le cycle d'Élisée (II Rois, II-XIII). C'est une histoire schématisée selon la perspective de l'Historiographie deutéronomiste dont le but est d'expliquer pourquoi la monarchie a échoué. Si la valeur des informations mises en œuvre par les auteurs des Livres des Rois présentent un intérêt indéniable pour l'historien, la préoccupation fondamentale des auteurs de cet ouvrage est pourtant d'ordre religieux : le sort de la dynastie davidique. La prophétie de Nathan lui assure la pérennité, en même temps qu'elle annonce le châtiment des rois qui viendraient à fauter (cf. II Samuel, VII, 5-16 ; I Rois, IX, 4-9). Aussi le jugement porté sur les dix-neuf rois d'Israël et sur les vingt rois de Juda repose-t-il exclusivement sur leur degré de fidélité à Yahvé. Cette fidélité est appréciée d'après l'observation des lois établies par le Deutéronome : un seul Dieu, Yahvé, à l'exclusion de toute autre divinité (Deutéronome, VI, 3-19), et un seul lieu de culte, à l'exclusion de tous les autres sanctuaires (Deutéronome, XII, 1-13).