littérature macédonienne
Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire mondial des littératures ».
Les premiers textes slaves, de caractère religieux, rédigés au ixe s. par Cyrille et Méthode, peuvent être considérés comme les ancêtres de la littérature macédonienne, puisque les deux apôtres ont employé pour leur œuvre évangélisatrice le dialecte parlé dans l'arrière-pays de Salonique, dont ils étaient originaires. Cette littérature bulgaro-macédonienne se poursuit jusqu'au xiiie s. et comprend, outre des écrits liturgiques et la traduction de textes sacrés, des apocryphes et des hagiographies. La spécificité macédonienne n'apparaît dans les lettres qu'au xviiie s. et se fait sentir par la présence d'éléments des parlers locaux dans les recueils de textes religieux (damaskini). Au début du xixe s. des prêtres ou des moines écrivent ou traduisent leurs œuvres en langue vulgaire (Joakim Krcovski, Kiril Pejcinovik, Grigor Prlicev, Rajko Zinzifov). Cette période d'éveil est surtout marquée par l'action culturelle des deux frères Miladinov. Konstantin Miladinov (1830-1862) réunit un recueil de chant populaires, notés en Bulgarie et en Macédoine, et le publie à Zagreb (Chants populaires bulgares, 1861). Au début du xixe s. Marko Cepenkov et Vajdan Cernodrinski composent des œuvres dramatiques en dialecte macédonien. En 1903, Krsta Petkov Misirkov définit l'individualité macédonienne par rapport aux deux autres nations slaves voisines, bulgare et serbe. En 1913, la Macédoine, libérée des Turcs, est partagée entre Bulgarie, la Grèce et la Serbie à laquelle succède la Yougoslavie en 1918. Aucun de ces États ne reconnaît l'autonomie culturelle des Macédoniens. Entre les deux guerres mondiales, plusieurs auteurs écrivent en dialecte macédonien (Vasil Iljoski, Anton Panov, Risto Krle, Kole Nedelkovski, Venko Markovski et Koca Racin). En 1945, l'autonomie politique et culturelle de la Macédoine yougoslave est reconnue et le dialecte central devient langue officielle de la République fédérée de Macédoine. Blaze Koneski, écrivain et linguiste, écrit la première grammaire systématique du macédonien (1952-1954) et contribue à la fixation de la langue littéraire. Le premier recueil de nouvelles paraît en 1947, et le premier roman, en 1952. Les auteurs les plus connus sont : Blaze Koneski, Slavko Janevski, Aco Sopov, Gogo Ivanovski, Srbo Ivanovski, Vlado Urosevik, Radovan Pavlovski, Bogomil Djuzel, Eftim Kletnikov, Sande Stojcevski, Jovan Boskovski, Meto Jovanovski, Simon Drakul, Dimitar Solev, Tasko Georgievski, Bozin Pavlovski, Dimitar Basevski et Zivko Cingo.