littérature galloise
Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire mondial des littératures ».
Dès les origines (Taliesin, Aneurin), la poésie galloise a partie liée avec le thème de la grandeur perdue. Les formes traditionnelles (l'élégie en strophes de trois vers, les englynions) ne sont pas séparées de l'épopée. La fin de l'indépendance (1282) entraîne la disparition des bardes de cour. Seule subsiste la tradition prophétique et héroïque (Mabinogion). Contre la poésie de circonstance et de virtuosité, Dafydd ap Gwilym (xive s.) chante la nature et la femme. Privé par l'Acte d'union (1536) du soutien de la noblesse locale et coupé de l'industrialisation et de l'urbanisation (paradoxalement, ce sont les émigrés qui réaliseront l'anglicisation du pays), le gallois reste le véhicule du protestantisme (traduction de la Bible en gallois en 1588), puis du méthodisme. Dans le célèbre Livre des trois oiseaux (1653), Morgan Llwyd (1619-1659) oppose l'Aigle (l'autorité) et le Corbeau (les Églises) à la Colombe (la lumière intérieure). La résurrection linguistique du xviiie siècle et du romantisme établira une sorte d'érudition populaire qui ne débouche que vers 1890 sur la redécouverte du pays tel qu'il est. Il reste que les plus grands écrivains gallois sont de langue anglaise.