confession

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire mondial des littératures ».

Le terme, qui définit l'aveu d'un fait ou d'un péché, a donné son nom à une forme de l'autobiographie littéraire, particulièrement caractérisée par l'attention prêtée aux aspects les plus intimes de l'expérience personnelle rapportée, au risque de ce que d'aucuns ont pu qualifier d'exhibitionnisme. Lié au jeu premier de l'aveu, subsiste, dans le genre, l'effort pour rendre public ce qui est privé, pour rendre visible ce qui est d'abord caché ou secret, et ce de manière parfois crue, voire scandaleuse. La confession, comme le montrent les Confessions de saint Augustin, se présente à l'origine comme l'exposé d'un progrès moral ou spirituel où la prise de conscience autobiographique ne se sépare pas d'une métamorphose intellectuelle et éthique, qui va de l'ignorance ou de l'erreur à la véritable connaissance à travers une découverte de soi, et ce sous le double signe de l'authenticité et de l'exemplarité. Il revient à Rousseau d'avoir inventé le genre en tant que tel dans ses Confessions (1782), où il tente de donner une image sincère de lui-même, même si elle doit appeler la réprobation, tout en se présentant comme l'innocent et le juste. Dans un souci roboratif, l'aveu se veut libre autant que public et fait de son auteur un être quasi archétypal, comme le montre par exemple le titre célèbre choisi par Musset (la Confession d'un enfant du siècle). Après la vogue romantique (De Quincey, Confessions d'un mangeur d'opium, 1822 ; James Hogg, The Private Memoirs and Confessions of a Justified Sinner, 1824 ; Jules Janin, la Confession, 1830), le terme de confession figurera dans nombre de titres d'écrits autobiographiques ou de fictions à la première personne qui, à travers la revendication de la forme confessionnelle, posent, pour les plus intéressants, la nécessité d'interroger les fondements et les conséquences du dévoilement du moi dans l'acte d'écriture (Yukio Mishima, Confession d'un masque, 1949 ; Albert Memmi, le Scorpion ou la Confession imaginaire, 1969).