Thomas Straussler, dit Tom Stoppard

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire mondial des littératures ».

Dramaturge anglais (Zlin, Tchécoslovaquie, 1937).

Fils d'un émigré tchèque (sa mère est remariée à un officier britannique), Stoppard se lance dans la carrière au début des années 1960, à la radio et à la télévision. Auteur prolifique et brillant, dont on apprécie les feux d'artifice langagiers et la virtuosité des intrigues, Stoppard ne partage guère les préoccupations didactiques de ses contemporains. Il a cependant évoqué la situation des pays de l'Est dans plusieurs pièces (Tous les bons garçons méritent une faveur, 1977 ; Dogg's Hamlet et Cahoot's Macbeth, 1979). Son art s'appuie essentiellement sur une réflexion sur le théâtre en tant que genre, inspirée par Beckett et Pirandello. Il n'hésite pas à pasticher les grands textes : son premier succès, Rosencrantz et Guildenstern sont morts (1966), réécrit Hamlet en adoptant le point de vue de deux personnages mineurs, dont la mort dérisoire laisse un goût d'absurde ; Travestis (1974), qui fait se rencontrer à Zurich en 1917 James Joyce, Tristan Tzara et Lénine, pastiche l'Importance d'être constant d'Oscar Wilde. Stoppard s'est également inspiré des pièces policières : le Véritable Inspecteur Dupif (1968) bouscule les limites entre réalité et fiction, tandis que Acrobates (1972) s'interroge sur la place de l'homme dans l'univers. Situé au xixe siècle, Arcadia (1993) unit à une enquête sur lord Byron un questionnement sur la science.