Tchopika'achvili Aleksandre Mixeilis dze, dit Aleksandre Q'azbegi

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire mondial des littératures ».

Écrivain géorgien (St'epants'minda 1848 – Tiflis 1893).

Apparenté à la famille royale par sa mère, il fut dans l'enfance profondément marqué par les récits de sa nourrice, Nino. À la mort de son père, il partit étudier à Moscou, où il multiplia les aventures amoureuses et attrapa la syphilis dont il devait mourir vingt ans plus tard, paralysé, seul, enfermé à l'hôpital des fous. De retour en Géorgie, il se fit berger, dans l'incompréhension générale, pour partager la vie des montagnards qui le fascinait, vibrant aux souvenirs d'un temps où le servage n'existait pas encore et aux exploits de Chamyl. Rejeté, il s'essaya sans succès au commerce sur la Route Militaire, y ouvrant d'abord un débit d'alcools et d'épices, y improvisant ensuite un transport de bétail pour ravitailler l'armée russe de Turquie. Son théâtre (Arsena, 1882 ; le Martyre de la reine Ketevan, 1883) n'ayant aucun succès, il trouva sa voie dans des récits mettant en scène des montagnards livrant un combat inégal aux fonctionnaires russes, souvent secondés par des collaborateurs indigènes, osses de préférence, dans leurs sordides exactions. Elgudja (1881), la Parricide, Eliso (1882), Gotcha, le chef de la vallée (1884), qui parurent tous d'abord en feuilleton, certains feuillets écrits à la hâte à l'imprimerie même, sont à l'origine du roman réaliste géorgien.