Pietro Trapassi, dit Metastasio, en fr. Pierre Métastase
Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire mondial des littératures ».
Poète italien (Rome 1698 – Vienne 1782).
Issu d'une famille très pauvre, il fut adopté à 10 ans par Vincenzo Gravina. Entré à l'Arcadie en 1718, sa carrière poétique ne débute vraiment qu'en 1719 à Naples. Introduit dans les milieux musicaux par la cantatrice Marianna Bulgarelli, qui s'éprend de lui, il écrit pour elle Didon abandonnée (1724) : s'ensuivent alors d'autres triomphes (Caton, 1728 ; Sémiramis, 1729 ; Artaserse, 1730, mélodrame en 3 actes qui ne connaîtra pas moins de 107 transpositions musicales). Appelé à succéder en 1730 à Apostolo Zeno dans la charge de poète impérial, il passe le reste de sa vie à la cour de Vienne où il compose alors nombre d'oratorios et de cantates ainsi que 26 mélodrames. Ses chefs-d'œuvre de la maturité abandonnent progressivement le goût de la virtuosité au profit d'un art d'émouvoir (l'Olympiade, 1733 ; la Clémence de Titus, 1734 ; Attilius Regulus, 1740). De Gravina, Métastase a appris le style net, de Gregorio Caloprese, son maître de Calabre, l'art de la psychologie, et son sentimentalisme spontané se nourrit de l'exemple du Tasse. Les motifs héroïques de ses drames ne sont qu'un prétexte au « bel canto » et aux effusions passionnelles : c'est l'amour et la femme qui triomphent, dans une forme toutefois retenue et délicate. L'Ariette, brève poésie faite pour la mélodie et le chant, pleine de grâce et de malice, est la création caractéristique de Métastase. Par ses drames profanes et sacrés, il participe à la réforme du théâtre lyrique, préconise l'usage du récitatif accompagné et du chœur à l'antique et réduit de 5 à 3 actes la structure du livret.