Nouvelle Subjectivité

(Neue Subjektivität)

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire mondial des littératures ».

Expression créée par M. Reich-Ranicki en référence à un courant apparu dans les lettres allemandes au début des années 1970 : un repli sur soi lié à une crise de la littérature engagée, un retour à l'introspection. Sans avoir de porte-parole ni de principes, cette tendance semble née avec P. Handke : dans Je suis un habitant de la tour d'ivoire (1972), il refuse « la tyrannie des systèmes » ; dans Faux Mouvement (1975) s'expriment une méfiance à l'égard des idéologies et une « recherche de ce qui n'est pas vécu par les autres ». Marquée par la renaissance de l'autobiographie (Canetti, E. Strittmatter, F. Zorn) et la recherche des origines (P. Härtling, S. Lenz, R. Kunze), cette valorisation de l'individu a chez T. Bernhard des résonances métaphysiques (l'Origine, 1975). Elle est le signe d'une nouvelle « sensibilité » : C. Wolf (Christa T ; 1968), U. Plenzdorf (les Nouvelles Souffrances du jeune W., 1972), P. Schneider (Lenz, 1973), M. Frisch (Montauk, 1975), M. Walser (Un cheval qui fuit, 1978).