Louis Guilloux
Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire mondial des littératures ».
Écrivain français (Saint-Brieuc 1899 – id. 1980).
Issu d'une famille modeste, il exerce divers métiers avant de se consacrer à la littérature. Le peuple est toute sa vie et la matière de son œuvre. La Maison du peuple (1927) expose le rôle des instituteurs dans l'éveil de la classe ouvrière. Dossier confidentiel (1930), Compagnons (1931), Hyménée (1932), Angelina (1934) font le bilan d'une adolescence meurtrie. Durant les années 1935-1938, Guilloux s'engage auprès des communistes. Le Sang noir (1935), sur fond de révolution bolchevique, met en scène un professeur de philosophie, Cripure, misanthrope et désespéré : seule la littérature semble devoir le sauver d'un total nihilisme. Secrétaire au premier Congrès mondial des écrivains antifascistes (1935), Guilloux fait un voyage à Moscou avec Gide (1936). Il en revient, comme lui, profondément déçu, mais refuse de se prononcer publiquement. Il s'engage dans la défense de l'Espagne républicaine. La guerre le fixe définitivement à Saint-Brieuc. Le Jeu de patience (1949) est l'autre sommet de son œuvre. On lui doit encore le Pain des rêves (1942), Absent de Paris (1952), les Batailles perdues (1960), évocation du Front populaire, la Confrontation (1968), Salido, suivi de O.K. Joe (1976), un étonnant monologue (Coco perdu, 1978) et des Carnets (1978-1982) que prolongent des souvenirs inachevés (l'Herbe d'oubli, 1984).