Joseph Kessel

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire mondial des littératures ».

Écrivain et journaliste français (Clara, Argentine, 1898 – Avernes, Val-d'Oise, 1979).

Né en Argentine de parents russes, il commença ses études chez ses grands-parents maternels à Orenbourg, avant de les poursuivre en France, à Nice, puis à Paris, où il obtint une licence ès lettres. Il s'engagea dans l'aviation en 1916, en qualité d'observateur. Après l'armistice, il se proposa comme volontaire pour le corps expéditionnaire de Sibérie. Rentré en France en 1919, après un tour du monde, il commença une carrière de reporter au Journal des débats, qu'il poursuivit au Matin, tout en publiant un recueil de nouvelles, la Steppe rouge (1922), et un premier roman, l'Équipage (1923), avec lequel il introduisit les aventures du ciel dans la littérature. Dès lors, les deux carrières du journaliste et du romancier se croisèrent et se fécondèrent. Si ses reportages, Marchés d'esclaves (1933), firent de lui l'un des grands témoins du premier demi-siècle, il publia aussi des romans à succès comme Nuits de princes (1928), Belle de jour (1929) ou Fortune carrée (1933). Agent de la Résistance dès 1941, il rejoignit ensuite le général de Gaulle à Londres. Capitaine dans une escadrille, il accomplit une quinzaine de missions. Avec son neveu, Maurice Druon, il écrivit les paroles du Chant des partisans. Il consacra également un récit aux combats de la Résistance, l'Armée des ombres (1944). En 1950, il publia les quatre tomes du Tour du malheur, une vaste fresque de la jeunesse parisienne des années folles. Puis, de ses séjours au Kenya et en Afghanistan, il tira deux superbes récits, le Lion (1953) et les Cavaliers (1967). L'exotisme des sujets et des décors allié au talent narratif et descriptif du romancier font de Kessel l'un des maîtres du roman d'aventure moderne.