John Dryden
Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire mondial des littératures ».
Écrivain anglais (Aldwinkle, Northamptonshire, 1631 – Londres 1700).
D'origine puritaine, étudiant rebelle, il se rallie précipitamment à la Restauration (Astraea Redux, 1660). Chantre de la nation, il décrit (Annus Mirabilis, 1666) la guerre contre la Hollande, l'incendie et la peste de Londres. Il règne sur les théâtres, récemment réouverts, réhabilite Shakespeare, adapte les classiques français ou espagnols, théorise son art (Essai sur la poésie dramatique, 1668). Poète lauréat, historiographe du roi, il écrit une trentaine de pièces : tragi-comédies (la Reine vierge, 1667 ; le Moine espagnol, 1681 ; l'Amour vainqueur, 1694), comédies héroïques (l'Empereur indien, 1667 ; Almanzor et Almahide, 1669-1670 ; Aureng-Zeb, 1675). Antirationaliste inquiet, il défend l'ordre et ranime la satire politique, avec notamment Absalon et Achitophel (contre Buckingham, 1681). À l'avènement de Jacques II, il se rallie « logiquement » au catholicisme, et ses grandes odes (Ode pour la Sainte-Cécile, 1687) le consacrent comme le modèle du classicisme. La révolution de 1688, qui le plonge dans une misère relative, libère chez lui une veine âcre, véhémente et paillarde, assez swiftienne. Il traduit Juvénal (1693), Perse et Virgile (1697), reprend Chaucer et Boccace (Fables, 1700) dans une lignée inaugurée par son Mariage à la mode (1673), tandis que son attrait pour le faste de l'opéra en fait le collaborateur préféré de Purcell (le Roi Arthur, 1691).