Jean Richepin
Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire mondial des littératures ».
Écrivain français (Médéa, auj. Lemdiyya, Algérie, 1849 – Paris 1926).
Personnalité haute en couleur de la vie littéraire fin de siècle, il rompt avec son milieu et sa formation de normalien pour s'engager comme franc-tireur durant la guerre de 1870, menant ensuite une vie de bohème, et s'exerçant à tous les métiers. Ses premiers recueils poétiques font scandale dans le climat d'ordre moral qui marque les débuts de la iiie République : la Chanson des gueux (1876), dont les accents plébéiens et libertaires à la Vallès lui valent un mois de prison ; les Caresses (1877), puis les Blasphèmes (1884), aux sulfureuses couleurs baudelairiennes. Ses amours, passagères, mais tempétueuses, avec Sarah Bernhardt contribuent à le rendre célèbre, et c'est pour elle qu'il compose le drame exotique de Nana Sahib (1883) et traduit Macbeth. À côté de son œuvre romanesque (la Glu, 1881 ; Miarka, la fille à l'ourse, 1883 ; la Clique, 1917), il s'illustre désormais au théâtre, avec des drames en vers dont le plus célèbre, le Chemineau (1897), inspire un opéra à Xavier Leroux (1907). Son œuvre, frondeuse et flamboyante, fait de Richepin le dernier des romantiques (en dépit d'une fin de carrière de notable des lettres).