Isocrate

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire mondial des littératures ».

Orateur grec (Athènes 436 – 338 av. J.-C.).

Issu d'une riche famille athénienne, Isocrate suivit l'enseignement des sophistes. Ruiné à la fin de la guerre du Péloponnèse, il devint logographe, puis ouvrit une école de rhétorique vers 393. Sa « philosophia » mêle rhétorique et politique et l'oppose aussi bien à Platon et aux socratiques qu'aux maîtres d'éloquence du début du ive siècle. Isocrate veut former par l'art de bien parler, lié à l'art de bien penser, à une sagesse de l'action, efficace dans la mouvance des circonstances, en ouvrant à l'histoire d'une culture humaine (Panégyrique, 380) qui est la source de la créativité. Outre six discours judiciaires, nous sont parvenus des discours fictifs, où l'auteur expose son programme (Contre les sophistes, v. 393), répond aux sophistes par des éloges paradoxaux (Busiris, Éloge d'Hélène) ou défend son idéal d'une Grèce unie, en s'adressant à Athènes, à Sparte ou à Philippe (Panégyrique, Aréopagitique, v. 355 ; Philippe, 346 ; Panathénaïque, 342-339). Sur l'échange (353), discours mixte, est un exemple de cette variété caractéristique, au même titre que sa prose qui rivalise avec la poésie, de l'art d'Isocrate.