Girard d'Amiens

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire mondial des littératures ».

Poète français (fin xiiie s.).

Sa vie est connue par ses prologues et dédicaces, où il apparaît protégé par les grands personnages de son époque. On lui doit un roman arthurien de 25 000 vers, Escanor (1281), dédié à la reine d'Angleterre, Aliénor de Castille, qui relate deux histoires distinctes : l'une est consacrée à Keu, amoureux d'Andrinette, fille de Canor, et l'autre à Gauvain, accusé d'un meurtre par Escanor. Deux épisodes en marge du récit, ainsi que des descriptions et des discours surchargent les intrigues principales et donnent du flou aux caractères. Son roman Méliacin ou le Cheval de fust (1285-1288), en 20 000 vers, dont la source initiale est sans doute le conte du cheval enchanté des Mille et une Nuits, utilise la même matière légendaire que Cléomadès : l'influence de la culture arabe y est donc prépondérante. Il est surtout question d'un cheval de bois capable de voler grâce à un dispositif secret : ce cheval permet à Méliacin de retrouver et de libérer la jeune fille qu'il aime, Célinde, après avoir connu de nombreuses aventures qui le conduisent d'Espagne jusqu'en Perse. Le récit est orné de pièces lyriques rehaussant les scènes d'amour. L'auteur rédigea aussi une compilation consacrée à Charlemagne (début du xive s.), qui est surtout un remaniement des Grandes Chroniques de France. Les deux premiers livres retracent les « Enfances Charlemagne » et les diverses guerres du héros, tandis que le troisième est une version rimée de la Chronique du Pseudo-Turpin.