Georges Duhamel
Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire mondial des littératures ».
Écrivain français (Paris 1884 – Valmondois 1966).
Docteur en médecine, il participe au groupe de l'Abbaye, dont l'imprimerie édite ses premiers essais poétiques (Des légendes, des batailles, 1907), et publie avec Charles Vildrac des Notes sur la technique poétique (1910). Il s'intéresse au théâtre (la lumière, 1911 ; Dans l'ombre des statues, 1912). La guerre de 1914 le marque profondément. Le récit de son expérience au front (Civilisation, 1918) lui vaut le prix Goncourt. Il abandonne la médecine pour la littérature et impose une œuvre romanesque dont les études récentes ont montré la modernité. Dans Vie et aventures de Salavin (1920-1932), il retrace l'histoire du drame intérieur d'un homme à la recherche d'une sagesse, et d'une sorte de sainteté laïque. Si la Chronique des Pasquier (1933-1945) peint une ascension familiale à travers trois générations, dont chacun des personnages a valeur de symbole, et dresse un portrait social et psychologique de la France entre 1880 et 1930, elle est aussi, de la part d'un « agnostique désespéré », une interrogation sur la condition humaine. Par ailleurs, grand voyageur, Duhamel donne ses impressions sur la Russie, sur l'Amérique (le voyage de Moscou, 1927 ; Scènes de la vie future, 1930). Moraliste sincère et généreux, s'interrogeant sur l'avenir des temps modernes, il défend une civilisation humaniste (l'Humaniste et l'Automate, 1933). En 1935, il prend la direction du Mercure de France ; en 1936, il est élu à l'Académie française ; en 1942, il s'occupe de l'Alliance française. Personnage officiel, il défend la culture française. Duhamel est encore l'auteur de nombreux essais (Remarques sur les mémoires imaginaires, 1934). Enfin, mémorialiste, il a laissé plusieurs volumes de souvenirs (Lumières sur ma vie, 1944-1949 ; le Livre de l'amertume, 1983).