François Guichardin
en ital. Francesco Guicciardini
Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire mondial des littératures ».
Homme politique et écrivain italien (Florence 1483 – Santa Margherita in Montici, Arcetri, 1540).
Ambassadeur en Espagne (Journal d'Espagne, 1512 ; Rapport d'Espagne, 1514), il fit une rapide carrière, après la restauration des Médicis, sous la protection de Léon X et de Clément VII, mais l'échec de la ligue de Cognac et le sac de Rome de 1527 mirent pratiquement fin à ses activités politiques. Il consacra ses années de retraite, d'une part, à dresser le bilan de sa gestion des affaires (Souvenirs politiques et civils, 1528-1530), non sans répondre aux griefs des républicains florentins concernant son alliance avec les Médicis (Discours de consolation, Invective, Apologie), et, d'autre part, à l'élaboration de son œuvre d'historien. Celle-ci s'enracine dans une critique de Machiavel et de son perpétuel recours à l'histoire romaine (Considérations sur les Discours de Machiavel, 1527-1529). S'il n'a pas le génie conceptuel de Machiavel, Guichardin possède une plus vaste expérience des affaires publiques qui, alliée à une plus grande modernité d'écriture et de composition, fait tout le prix de son Histoire d'Italie (1537-1540). L'exposé des faits, allant de 1492 à 1534, embrasse une des périodes les plus tourmentées de l'histoire d'Italie, sanctionnant l'échec de l'ensemble de la classe politique italienne. Conformément au concept selon lequel l'histoire est action, il sacrifie les tableaux et les portraits du récit pour inciter le pouvoir à s'adapter à la mobilité et à l'instabilité des événements.