Eugène Dabit
Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire mondial des littératures ».
Écrivain français (Mers 1898 - Moscou 1936).
Autodidacte, peintre (fauve, inspiré par Vlaminck), il décide d'écrire, et, après avoir soumis à Gide son « journal de guerre », il lui présente ce qui deviendra, grâce aux conseils de Roger Martin du Gard et de Léopold Chauveau, son premier roman, l'Hôtel du Nord (1929), qui évoque la vie toute en grisaille des personnages vivant dans ce petit hôtel parisien. Puis Dabit publie Petit-Louis (1930), qui reprend son « journal de guerre ». Il se tourne alors vers l'École prolétarienne et vers Guéhenno. Il collabore régulièrement à quelques revues : Nouvel Âge, Europe, Commune, NRF... Il écrit encore quelques romans et nouvelles, de même tonalité grise, imprégnés d'un désespoir naturaliste : Villa Oasis ou les Faux Bourgeois (1932), Faubourgs de Paris (1933), l'Île (1933), Un mort tout neuf (1934), la Zone verte (1935), Train de vies (1936). Mais par-delà l'aspect parfois populiste, l'on sent que son œuvre a l'ambition d'atteindre « le drame et le général de son temps ». Il meurt au cours d'un voyage en U.R.S.S. effectué en compagnie d'André Gide et de Louis Guilloux. Après sa mort parurent le Mal de vivre (1937), Maîtres de la peinture espagnole (1937) et son Journal intime (1939), dans lequel il se montre pleinement lui-même.