Max Elskamp

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire mondial des littératures ».

Écrivain belge de langue française (Anvers 1862 – id. 1931).

Il créa de toutes pièces un univers poétique, l'« enfantin missel » de la passion selon sa vie rêvée : humilité de cœur, simplicité franciscaine, balbutiements de la grâce caractérisent Dominical (1892) et En symbole vers l'apostolat (1895). Curieux du folklore et de la chanson populaire, il accentue son côté naïf (Six Chansons de pauvre homme pour célébrer la semaine de Flandre, 1895) et, en 1898, rassemble son œuvre sous le titre la Louange de la vie (Paris, Mercure de France), obtenant quelque célébrité dans les milieux symbolistes parisiens. Il s'adonne à la taille sur bois, retrouvant les gestes des tailleurs d'images, tirant et coloriant lui-même ses planches. Ses poèmes tendent de plus en plus à l'expression directe de l'image (Enluminures, 1898). Il fonde en 1907 à Anvers le Conservatoire de la tradition populaire. La lecture de Schopenhauer lui fait découvrir le bouddhisme, qui lui apporte une éphémère sérénité. Après un silence de près de vingt ans, il fait alors paraître une série de recueils dont l'écriture semble encore décantée par l'ascèse : c'est d'abord, et surtout, la Chanson de la rue Saint-Paul, 1922. L'ouvrage, destiné au seul cercle restreint des relations personnelles de l'auteur, évoque l'Anvers de son enfance  et les visages disparus des siens. La simplicité de ce chant du souvenir est le résultat d'un long mûrissement humain et poétique, où la nostalgie apparaît allégée du poids de la souffrance.