Edward Stachura
Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire mondial des littératures ».
Écrivain polonais (Pont-de-Chéruy, Isère, 1937 – Varsovie 1979).
Né en France dans une famille d'ouvriers polonais, il regagne la Pologne avec ses parents en 1948. Après des études de lettres à l'Université catholique de Lublin et à l'Université de Varsovie, il fait des débuts littéraires dans la presse. Son refus du conformisme s'inscrit jusque dans la marginalité de son écriture, située hors de toute convention littéraire. Elle est une forme de prose poétique tantôt narrative tantôt réflexive rappelant parfois les ballades populaires, parfois les longs poèmes-épopées. Stachura y exprime le conflit entre la nécessité de s'affirmer, de poser des repères éthiques essentiels et une angoisse existentielle teintée du dégoût de vivre dans ce que représente la civilisation de la seconde moitié du xxe s. Ses personnages, toujours en quête d'identité, sont des solitaires d'une grande sensibilité qui ont le sentiment de n'avoir d'autre but que de fuir la mort. Son œuvre se compose d'un recueil de poèmes : Beaucoup de feu (1963) ; de longs textes poétiques : Que les acridiens s'en donnent à cœur-joie dans le jardin ! (1968), Je m'approche de toi (1968), Chansons (1973), Poésies choisies (1980) ; de recueils de nouvelles : Un seul jour (1962), Au gré du vent (1966) ; de romans : Toute la clarté (1969), Hacherézade ou l'Hiver des hommes de bois (1971), Soi (1977) ; un roman-fleuve : Tout est poésie (1975) ; un dialogue philosophico-poétique : Fabula rasa. De l'égoïsme (1979), sorte de synthèse autobiographique où il veut franchir les limites de la littérature par une fusion de la vie et de l'écriture ; un journal : Me résigner au monde, qu'il tient après une tentative de suicide dont il sort très meurtri et qu'il arrête quatre jours avant de réussir son suicide.