Benoît Conort

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire mondial des littératures ».

Poète français (Villeneuve-sur-Lot 1956).

Dès Pour une île à venir (1988), recueil très remarqué, ses pages sont criblées d'une violence expressionniste, physique. À ras de corps, les images en sont angoissées, désespérées. D'où cette teinte noire qui prend le lecteur à la gorge (Au-delà des cercles, 1992). Captive d'une Main de nuit (1998), la poésie refuse de se nourrir d'espoir. Elle s'adosse frontale au néant. Conort est par ailleurs spécialiste de Jouve et collaborateur de la revue le Nouveau Recueil. Parler à son sujet de poète maudit serait peut-être trop dire mais, à lui seul, ou plus qu'un autre, ou encore avec d'autres (Goffette), il incarne ce versant moderne que l'on pourrait nommer lyrisme noir. Et si la rhapsodie de Cette vie est la nôtre (2001) casse les formes, et la langue, elle en vient au même constat noir, acéré, finalement douloureux : la poésie ne peut rien.