Claude Mauriac

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire mondial des littératures ».

Écrivain français (Paris 1914 – id. 1996).

Secrétaire particulier du général de Gaulle de 1944 à 1949, le fils de François Mauriac s'oriente d'abord vers le journalisme, fonde la revue la Liberté (qu'il dirige jusqu'en 1953) et collabore au Figaro (1946-1977) puis au Monde (à partir de 1978). Critique littéraire (André Breton, 1949 ; Marcel Proust par lui-même, 1953) et cinématographique (l'Amour du cinéma, 1954), il s'efforce de débarrasser le discours des mythes qui le parasitent et de détacher le texte de son auteur, fonction dont il juge qu'elle masque les véritables sens de l'œuvre. Sa réflexion théorique aboutit à l'Alittérature contemporaine (1958) ; cet ouvrage, qui le fait associer au Nouveau Roman, est réactualisé par De la littérature à l'alittérature (1969). Il se lance aussi dans la création romanesque avec la tétralogie du Dialogue intérieur (Toutes les femmes sont fatales, 1957 ; le Dîner en ville, 1959 ; La marquise sortit à cinq heures, 1961 ; l'Agrandissement, 1963), avant de s'essayer à l'écriture théâtrale (la Conversation, 1964 ; les Parisiens du dimanche, 1968 ; le Cirque, 1982). Il opère la synthèse de ses diverses expériences dans un vaste journal intitulé, d'après son premier volume, le Temps immobile (1974-1988), que vient compléter le cycle du Temps accompli (1991-1996). Un dernier ensemble, plus hétérogène, réunit sous le titre les Infiltrations de l'invisible des récits qui se jouent à nouveau des plans et des moments, et témoignent de la permanence d'un travail sur la déconstruction de la fiction (l'Oubli, 1966 ; Le Bouddha s'est mis à trembler, 1979 ; Un cœur tout neuf, 1980 ; Radio-Nuit, 1982 ; Zabé, 1984 ; Trans-Amour-Étoiles, 1989 ; Journal d'une ombre, 1992).