Charles-Louis Philippe
Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire mondial des littératures ».
Écrivain français (Cérilly, Allier, 1874 – Paris 1909).
Fils d'un sabotier, il fut le romancier des pauvres : ses personnages – enfants, malades, ouvriers, employés de bureau, prostituées, souteneurs – souffrent ou font souffrir. Tous restent enveloppés dans une même gangue, celle d'une vie mal dégrossie, violente, opprimée. La sensibilité précise et douloureuse du style, naïf et savant à la fois, aboutit à un naturalisme poétique imprégné de l'atmosphère tolstoïenne (la Mère et l'Enfant, 1900 ; Bubu de Montparnasse, 1901 ; le Père Perdrix, 1902 ; Marie Donadieu, 1904 ; Croquignole, 1906 ; Charles Blanchard, 1913). Philippe, qui rata de peu les premiers prix Goncourt, fut de l'équipe qui fonda la première N.R.F. Très admiré par Gide et Giraudoux, il reste l'une des figures les plus fascinantes du début du siècle. Son œuvre témoigne d'une double volonté : situer dans le monde les pauvres à la place réduite qu'on leur reconnaît, mais aussi éclairer cette place comme elle le mérite, sans rêverie ni apitoiement.