Camilo Castelo Branco

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire mondial des littératures ».

Romancier portugais (Lisbonne 1825 – São Miguel de Ceide 1890).

Sa vie a été aussi riche en événements et aussi tragique que celle de ses personnages : fils naturel d'un père noble et d'une mère paysanne, il est très tôt resté orphelin. Marié à 16 ans, il connut d'autres passions tumultueuses, dont l'une le mena en prison : celle pour Ana Placido, qui devait devenir sa compagne. Menacé par la cécité, il se suicida. Doué d'une fécondité que les difficultés matérielles ne faisaient que stimuler, il a vite dépassé toutes les influences, évoluant du romantisme de ses débuts (Amour de perdition, 1862) vers un réalisme où il a été conduit surtout par défi : en voulant faire une caricature des romans réalistes de la nouvelle génération (notamment ceux d'Eça de Queirós), il a donné avec Eusébio Macário (1879), la Horde [A Corja] (1880) et la Brésilienne de Prazins (1883) les chefs-d'œuvre du genre. Ses Nouvelles du Minho (12 volumes, 1875-1877) réunissent le meilleur de son inspiration : authenticité paysanne et savoureuse richesse de la langue. Amour de perdition (1862) est, d'après Miguel de Unamuno, le plus grand roman d'amour de la péninsule Ibérique. Écrit en 1860, lorsque Camilo était en prison pour ses amours avec une femme mariée, il relate la passion clandestine de deux jeunes gens, Simão et Teresa, passion à laquelle s'ajoute l'amour de Mariana, une fille du peuple qui s'éprend de Simão, tout en continuant à lui servir de messagère auprès de Teresa.