John Cage

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire mondial des littératures ».

Compositeur et écrivain américain (Los Angeles 1912 – New York 1992).

Élève de Cowell et de Schönberg, il a inventé une nouvelle façon de penser la musique et tous les sons du monde. Pour lui, la musique embrasse tout ce que l'oreille, et même le corps entier, peut saisir. Influencé par les philosophies orientales (tout particulièrement le zen et le Livre des mutations chinois), il demande au créateur comme à l'auditeur d'être totalement à l'écoute et de ne rien rejeter par préjugé. Ses premières innovations musicales remontent aux années 1930 (ainsi, en 1938, le « piano préparé », où l'introduction de corps étrangers entre les cordes modifie non seulement les sonorités mais accroît l'imprévisibilité du résultat acoustique). Théoricien de l'indétermination dans la composition et de l'aléatoire dans l'exécution, apportant une conception neuve du silence, Cage se recommande d'une nouvelle civilisation orale et ouverte, où le mouvement et l'improvisation l'emportent sur la répétition et l'autorité (Silence, 1961 ; Dans un an à partir de lundi, 1967 ; Notations, 1969 ; M, 1973 ; Pour les oiseaux, 1981 ; Thèmes et variations, 1982). Il s'est ainsi révélé un diagonal, ses recherches touchant à la danse (il travaille avec Merce Cunningham), à la peinture (il a écrit sur Duchamp, Miró, Jasper Johns), à la poésie et à l'expression dramatique : c'est en 1952, à Black Mountain College, qu'il créa le premier happening, auquel participaient le danseur Cunningham, le peintre Rauschenberg et le poète Charles Olson.