Alexandre Biyidi Awala, dit Mongo Beti

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire mondial des littératures ».

Écrivain français d'origine camerounaise (Mbalmayo 1932 – Douala 2001).

Vivant en exil à Rouen où il était professeur de lettres, il est naturalisé français en 1976. Il tire son pseudonyme du groupe ethnique Béti auquel il appartenait. Après avoir publié coup sur coup quatre romans qui décrivent les méfaits de la colonisation et les ravages opérés au sein de la société traditionnelle par la civilisation occidentale (Ville cruelle, 1954, paru sous le pseudonyme d'Eza Boto ; le Pauvre Christ de Bomba, 1956 ; Mission terminée, 1957 ; le Roi miraculé, 1958), il connaît une période de silence avant de dénoncer dans ses pamphlets (Main basse sur le Cameroun, 1972) et ses nouveaux récits (Remember Ruben, 1974 ; Perpétue ou l'Habitude du malheur, 1974 ; la Ruine presque cocasse d'un polichinelle, 1979) l'arrivisme et la sottise des nouveaux maîtres d'une Afrique qui cherche désespérément son équilibre (les Deux Mères de Guillaume Ismaël Dzewatama, futur camionneur, 1982 ; la Revanche de Guillaume Ismaël Dzewatama, 1984), ce qui lui vaut d'être interdit de séjour dans son pays. Il rentre cependant au Cameroun après sa retraite, s'installe comme libraire à Yaoundé et publie l'Histoire du fou (1994), Trop de soleil tue l'amour (1999) et Branle bas en noir et blanc (2000), où dérision et pessimisme s'expriment dans une langue beaucoup plus libre et bigarrée.