Aldo Giurlani, dit Aldo Palazzeschi

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire mondial des littératures ».

Écrivain italien (Florence 1885 – Rome 1974).

Il débute avec des poèmes (l'Incendiaire, 1910) et des récits : les Codes de Perelà (1911, réécrit en 1955 sous le titre Perelà, homme de feu) relatent l'histoire d'un homme composé de fumée, coqueluche de toutes les femmes de la cour, à qui l'on confie la rédaction du nouveau code du royaume. Puis il poursuit avec des œuvres où les jeux de l'imagination l'emportent sur les jeux de mots : fables romanesques (les Frères Cuccoli, 1948 ; le Doge, 1967 ; le Petit Stéphane, 1969) ou recueils poétiques (Poésies, 1930 ; Rue des cents étoiles, 1972). Créateur d'une exceptionnelle longévité, Palazzeschi a flirté deux fois avec l'avant-garde : à ses débuts, avant la Première Guerre mondiale, dans les rangs du futurisme, et dans les années 1960. Mais, s'il adhère en 1909 au manifeste de Marinetti et collabore à la revue Lacerba, il ne tarde pas à manifester son indépendance à l'égard de toute école en rompant publiquement avec les futuristes. Aussi séduisante que soit son imagination débridée, Palazzeschi a sans doute produit ses chefs-d'œuvre dans la peinture de l'absurde et du grotesque quotidiens – qui sont les principaux thèmes de ses recueils de nouvelles (le Palio des comiques, 1937 ; le Comique intégral, 1966) – voire dans l'analyse psychologique, à travers la tendre cruauté du portrait qu'il trace, dans les Sœurs Materassi (1934), de deux vieilles filles sur le retour qui se consument d'amour, à leur insu, pour leur jeune neveu, dans la Florence entre les deux guerres.