Étienne Pasquier
Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire mondial des littératures ».
Magistrat, poète et historien français (Paris 1529 – id. 1615).
Juriste de formation, nommé commissaire pour réprimer à Poitiers et à Troyes les désordres civils, il fait preuve de qualités qui lui valent la charge d'avocat général (1585) à la Chambre des comptes. Pasquier a laissé une œuvre abondante et variée : un dialogue sur l'amour, le Monophile, publié en 1554 ; plusieurs recueils de poésie française et, surtout, néolatine, dont différents Tombeaux, un recueil d'Epigrammata (1582) et de Poemata (1585), des Lettres. Son maître ouvrage, les Recherches de la France, comprend 10 livres augmentés de 1560 à 1621. Les Recherches relèvent d'une défense et illustration gallicane du passé gaulois avec lequel il s'agit de faire renouer la nation française, par delà le poids de la culture romaine. L'originalité et l'intérêt des Recherches résident dans la conception, tout d'abord, que leur auteur se fait de l'histoire de la nation (à ses yeux, les événements politiques et militaires comptent moins que les institutions et l'organisation générale du pays) ; ensuite, dans la spécificité de leur propos, d'ordre essentiellement génétique (c'est l'évolution des institutions que Pasquier s'attache avant tout à décrire) ; dans leur méthodologie, enfin : même s'il s'est servi des travaux de ses devanciers, Pasquier est l'un des premiers historiens français à avoir utilisé des documents d'archives tels que les registres du parlement ou les mémoriaux de la Chambre des comptes.