Genesis
Groupe britannique de rock progressif formé en 1966 par Peter Gabriel (chant, batterie), Tony Banks (claviers), Mike Rutherford (basse), Anthony Philips, remplacé en 1970 par Steve Hackett (guitare), et Chris Stewart, remplacé en 1970 par Phil Collins (batterie).
L'histoire du rock progressif (musique sophistiquée, textes surréalistes) commence en 1966, quand Peter Gabriel, Tony Banks, Mike Rutherford et Anthony Philips se rencontrent à la très bourgeoise Charterhouse School de Londres. Ils fondent Genesis, et Jonathan King, un autre camarade d'école, produit leur premier album, From Genesis To Revelation (1969). En 1970, Steve Hackett remplace Philips et Phil Collins apparaît derrière les fûts. Nursery Crime (1971), peuplé de comptines acides et inquiétantes, est le premier album de cette nouvelle formation. En 1972, Foxtrot, opéra mêlant lyrisme et technologie, conquiert les hit-parades. Les tournées du groupe drainent un public très important, qui semble se focaliser sur Peter Gabriel. Ce dernier se met à arborer des tenues de plus en plus débridées. Grâce à Selling England By The Pound (1973), recueil de petits contes fantasques, et à The Lamb Lies Down On Broadway (1974), ils sont reconnus comme un des groupes les plus importants de leur génération. Leur succès franchit les frontières, et le caractère spectaculaire de leurs shows théâtraux renforce leur image. Leur musique se veut une synthèse entre le rock planant et le folk à la rythmique très travaillée.
Un succès jamais démenti. En 1975, Peter Gabriel met la belle machine en péril quand il décide de tout quitter pour entreprendre une carrière en solitaire. Le groupe décide de ne pas le remplacer, et c'est Phil Collins qui prend en charge le chant. A Trick Of The Tail (1976, premier album sans Gabriel) et Winds & Wuthering (1976) montrent un Genesis revigoré et inspiré. Sous l'impulsion de Collins, Genesis devient encore plus populaire qu'il ne l'était du temps de Gabriel. Même le départ de Hackett en 1978 ne déstabilise pas la formation, réduite à un trio. Lors des tournées, pendant que Collins occupe le devant de la scène, Chester Thompson (ex-Weather Report) ou Bill Bruford (ancien de Yes et de King Crimson) tiennent la batterie. Abacab (1981) témoigne de l'intérêt croissant du trio pour le son et l'électronique. Le 2 octobre 1982 voit le rassemblement tout à fait exceptionnel du Genesis légendaire (avec Gabriel), à Milton Keynes. Ce concert a été organisé pour tenter de rattraper la catastrophe financière causée par le premier festival WOMAD (l'organisation multiculturelle de Gabriel). Lors du rappel, Steve Hackett prend la guitare. L'album suivant, Genesis (1983), transforme le groupe en une véritable machine à tubes, avec Mama, That's All, Illegal Alien et Home By The Sea. Mais le succès sans cesse grandissant de la carrière solo de Phil Collins fait de l'ombre à la formation, et le monde du rock les enterre, peut-être un peu vite, après Invisible Touch (1986), sorte d'essai bien trop technologique. We Can't Dance (1991) remet tout en ordre grâce à des titres efficaces et dansants, comme I Can't Dance et Jesus He Knows Me. Le groupe est aujourd'hui une institution qui déplace avec lui une infrastructure impressionnante lors de ses tournées mondiales. En trente ans de carrière, Genesis est passé sans problème du rock anglais progressif à une musique toujours aussi soignée, mais nettement plus accessible, oscillant entre rock FM et dance music. En 1996, Phil Collins quitte le groupe et, l'année suivante, est remplacé par Ray Wilson, chanteur de Stiltskin, pour un nouvel album, Calling At Station, et la tournée internationale qui suit.