les Diamants de la nuit

Démanty noci

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire mondial des films ».

Drame de Jan Němec, avec Antonin Kumbera (le premier garçon), Ladislav Jansky (le second garçon), Ilse Bischofova, Jan Riha, Ivan Asic.

  • Scénario : Jan Němec, Arnost Lustig d'après sa nouvelle Les ténèbres n'ont pas d'ombre
  • Photographie : Jaroslav Kucera
  • Décor : Oldrich Bosak
  • Montage : Miroslav Hajek
  • Pays : Tchécoslovaquie
  • Date de sortie : 1964
  • Son : noir et blanc
  • Durée : 1 h 05
  • Prix : Grand Prix du festival de Mannheim 1965

Résumé

En Tchécoslovaquie pendant la Seconde Guerre mondiale, deux jeunes Tchèques sautent d'un train en marche, s'enfoncent dans la forêt et fuient à toutes jambes. Une meute de vieux chasseurs des Sudètes se lancent à leur poursuite, les capturent, rient d'eux et feignent de les relâcher. La course éperdue recommence.

Commentaire

Version singulière du mythe de Sisyphe filmée à l'allure des fugitifs dans un enchevêtrement de travellings, d'images mentales obsessionnelles et de flash-back. L'alternance d'éléments réalistes et de plans oniriques traduit les deux niveaux de survie des coureurs. L'urgence existentielle passe par l'eau, le pain et le repos, mais aussi par l'imaginaire nourri de passé heureux et de futur libérateur. La force du film est là. À sa sortie, il dérouta beaucoup de critiques habitués à voir le cinéma tchèque à travers l'impressionnisme en demi-teintes et l'ironie douce-amère de Forman, de Passer et de Chytilova. Le sentiment tragique de la vie et l'esthétique qui sous-tendent les Diamants de la nuit ont valu à Nemec d'être considéré comme formaliste.