le Soulier de satin

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire mondial des films ».

Drame de Manoel de Oliveira, avec Luis Miguel Cintra (Don Rodrigue), Patricia Barzyk (Doña Prouhèze), Anne Consigny (Marie), Anne Gautier (Doña Musique).

  • Scénario : Manoel de Oliveira, d'après la pièce de Paul Claudel
  • Photographie : Elso Roque
  • Décor : A. Casimiro, M. J. Branco, J.-L. Oliveira, E. Filip, L. Monteiro
  • Musique : João Paes
  • Montage : Janine Martin
  • Pays : France et Portugal
  • Date de sortie : 1985
  • Son : couleurs
  • Durée : 6 h 50

Résumé

Au temps où l'Espagne dominait le monde, les amours contrariées de Doña Prouhèze, mariée à Don Pélage, et de Don Rodrigue. Après des années de séparation volontaire, elle le retrouve pour lui confier leur fille, Marie des Sept-Épées. Doña Prouhèze meurt. Des années plus tard, Marie veut aller libérer le tombeau de sa mère.

Commentaire

Comme il l'avait fait pour Amour de perdition, Oliveira filme l'intégralité du texte de Claudel, se permettant même le luxe d'y ajouter un prologue. Ce monument qu'est le Soulier de satin remonte jusqu'à Méliès dont il reprend les procédés : changements à vue du décor, toiles peintes, trucages dans le plan, maquettes de décor mises en perspectives et trompe-l'œil qui ne trompent personne. Le microcosme du théâtre donne toute son ampleur à la démesure de la pièce de Claudel dont « le monde est la scène », mais dont seul le cinéma et son don d'ubiquité pouvait révéler la dimension cosmique. Oliveira y continue sa saga des amours frustrées, en donnant toute sa place à l'humour qui traverse le texte de Claudel, par lequel on distingue d'emblée un mystique d'un pratiquant de base.