le Dernier des hommes
Der letzte Mann
Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire mondial des films ».
Drame de F. W. Murnau, avec Emil Jannings (le portier), Maly Delschaft (sa fille), Hans Unterkircher (le directeur), Georg John (le veilleur de nuit).
- Scénario : Carl Meyer
- Photographie : Karl Freund
- Décor : Robert Herlth, Walter Röhrig
- Pays : Allemagne
- Date de sortie : 1924
- Son : noir et blanc
- Durée : 2 000 m (environ 1 h 14)
Résumé
Le portier d'un palace, fier de sa fonction et de son uniforme, est jugé trop vieux et se retrouve « monsieur pipi » au sous-sol. Humilié, il songe au suicide. Grâce à un héritage providentiel, il devient un client millionnaire et goguenard du palace.
Commentaire
Ce film célèbre fut le premier à utiliser le travelling comme fondement esthétique d'une œuvre, systématisant en cela les trouvailles de Cabiria de Pastrone. La caméra est considérée ici comme un personnage du drame, une subjectivité seconde du protagoniste avec qui pourtant elle ne s'identifie jamais. Quand il est saoul, c'est la caméra qui titube. Lorsqu'il est accablé par son destin, les immeubles se déforment devant lui. Ce film était un drame visuel qui se passait entièrement d'intertitres. Le portier dépouillé de son uniforme, comme un animal de sa carapace et rêvant de le retrouver, est le symbole inconscient d'une Allemagne humiliée, entre deux « épopées » guerrières.